Se poser, faire un point sur ce qui a fait de nous, ce que nous sommes. Un super flash-back en somme, voici ce que je m’apprête à vous livrer. Ma vie, n'a jamais été très palpitante, quoique... M'enfin, au début, c'était plutôt banal. J'ai été adopté dès ma naissance par un couple plutôt aisé. Ils ne m'ont jamais caché ça, et d'un autre côté, ils auraient eu bien du mal, vous verrez vite pourquoi. Mon enfance se passe tout à fait normalement. Je suis un petit garçon intelligent et sportif. Un peu précoce, mais juste assez pour me donner le rôle de chef de la bande. Je menais mes amis aux 400 coups, et m'arrangeaient tout le temps pour nous trouver un alibi, ou au moins ne pas nous faire punir. Le temps de ces petits jeux s'est vite révolus. Je m'en suis lassé, et surtout, le lycée est arrivé. J'étais ce que certains appellent "une star du football" dans mon bahut.

J'étais donc populaire, entouré d'amis riches et de filles toujours plus canons, le pied dira-t-on ? Pas vraiment. C'est à ce même moment que mon père (adoptif) décède d'un cancer du cerveau expéditif. Il n'agonisera pas au moins, puisqu'il succombe un mois seulement après avoir eu connaissance de la maladie qui le rongeait. Ma mère a eu beaucoup de mal à s'e remettre, mais le plus dur, ça a été le côté financier de la chose. L'assurance vie de mon père a refusé de nous payer, prétextant que leur client aurait pu survivre s'il s'était fait dépisté plus tôt, et qu'il était ainsi, d'une certaine manière, le seul responsable de son décès, lui seul, et non la maladie, affiliant ainsi sa mort à un suicide. Nos économies partirent vite en fumée, et ma mère due trouver un travail de serveuse dans un café du coin pour subvenir à nos besoins. On était juste, et je prenais mes responsabilités en refusant la fac, alors que mes résultats scolaire m'envoyait facilement dans de bonnes universités, comme la fac de Brown qui avait carrément envoyé David Weil me courtiser.

À la place, je papillonnais de petits boulots en petits boulots, de livreur à jardinier, pour survivre. On aurait pu penser que ma vie était déjà joué, que mon sort était scellé, mais... non. Peu après mon 20ème anniversaire, alors que j'écoutais de la musique dans le bus qui me ramenait chez moi, une voiture vint percuter de plein fouet l'avant du véhicule. Après un tonneau violent, j'étais toujours conscient, quelques bouts de verres seulement planté dans l'avant-bras. Le chauffeur que j’apercevais en me tordant le cou, lui, était mort, la tête couverte de sang tombé pendu par la ceinture de sécurité. En m'extirpant de la carcasse, je vis à l'extérieur le chauffeur debout, intact, sans la moindre égratignure, mais légèrement... transparent. Il n'avait pas l'air de savoir ce qu'il faisait là, quand un homme vêtu de noir apparut à ses côtés, et sans m'adresser une parole ni un regard, lui demanda de traverser un "portail de lumière". Ils disparurent tout deux quelques secondes plus tard, me laissant seul en attendant la police et une ambulance. Les pompiers sortirent le cadavre du chauffeur sous mes yeux, il était en effet mort sur le coup, mais qu'es-ce que j'avais vu alors ? Un fantôme ? Riez si vous en êtes tentez, mais oui, c'est exactement cela qui m'est apparue.

J'en parlais donc à ma mère lorsque je rentrais, et c'était pour elle une évidence que j'avais juste était beaucoup secoué par cet accident, et je réussissais à m'en convaincre moi-même, ne voyant rien d'autre surgir depuis. La vie reprit son cours, et une année s'écoula depuis l'accident, sans que rien d'étrange en vienne troubler ma toute nouvelle routine. Je sortais avec une splendide jeune femme du nom de Sarah depuis quelques mois, et son père m'employait pour nettoyer les box des chevaux de son ranch. Pas très glorieux, mais ma vie était paisible au moins. Un jour, je surpris ma petite amie en train d'embrasser un autre employé de son père. Je mettais fin à notre histoire, mais la garce s'arrangea pour que son père me licencie d'un même coup. À nouveau au chômage et en pleine galère. Pas pour longtemps ceci dit, puisqu'une semaine plus tard, le père de mon ex fit une chute à cheval fatale. À son enterrement, je compris qui j'étais. En effet, lorsque vous voyez un esprit flotter au dessus d'un cercueil, ça fait tilt normalement dans votre tête, surtout lorsque vous paraissez être le seul à voir cette chose léviter. Le fantôme dû comprendre que je le voyais, car il s'approcha de moi alors que sa fille dressait son portrait. Tentant de me convaincre que ce n'était qu'une hallucination, je fis comme si de rien n'était, mais le vieil homme me chargea de passer un message à sa fille. Lorsque je lui en parlais, elle me traita de fou, et comment aurai-je pu la contredire sérieusement ? Moi qui n'était même pas certain de ce que j'avais pu voir... Mais c'est lorsqu'après une dispute assez virulente, mon ex me balança un vase à deux centimètre de la figure, que l'évidence se fit. J'attrapais ses bras pour tenter de la calmer, mais sa peau se mit s'assécher lentement, comme si on drainait toute l'eau des ses bras. Je la lâchais, et constaté une épaisse couche d'humidité sur mes propres mains, comme si... c'était moi qui avait fait ça. Elle ne parut pas faire le lien et m'ordonna de dégager, ce que je fis.

Les semaines s'écoulaient, et je n'osais pas rentrer chez moi, j'avais l'impression d'être une sorte de monstre, capable de tuer n'importe qui d'un simple touché. Je traînais dans les bars pour oublier, lorsque je rencontrais une sorcière, comme moi. Elle m'aborda lorsqu'elle me vit faire disparaître une flaque d'eau sur ma table, alors que j'étais un peu arrosé, et pas très discret. Elle me ramena chez elle, et me proposa de m'apprendre à contrôler mes pouvoirs. La jeune femme avait été dans ma situation quelques années plus tôt, sauf qu'elle, elle soufflait du feu, ce qui était quand même plus difficile à camoufler. Elle m'apprit que le don de voir les morts existaient, et que j'en étais probablement doté aussi. Les démons, les livres des ombres, les êtres de lumières, elle m'enseigna tout ce qu'elle savait, et enfin, j'osais rentrer chez moi pour retrouver ma mère que j'avais laissé sans aurevoir ni explications. Nos retrouvailles furent très heureuses, et alors que j'allais lui révélé ma vraie nature, la télévision me devança légèrement. C'était le Tournant.

Les évènements s’enchaînèrent alors à vitesse grand V. En me révélant à ma mère comme au monde, j'attirais les curieux, et finit par rencontrer un agent du BFO. C'est une agence qui venait juste d'être créer, pour enquêter sur les crimes relevant du paranormal. Démons, sorciers maléfiques et créatures malfaisantes étaient la cible de cette organisation. En prenant connaissance de mes pouvoirs, l'agent me proposa de les rejoindre. Face au salaire, je ne pouvais qu’accepter, et me fit rapidement un nom. Cela fait maintenant 2 ans que je travaille là-bas, j'ai été promu à de multiples reprises, et atteint un rang plutôt honorable. Je suis aujourd'hui chargé de collaborer avec l'autre organisation axé sur les actions paranormales, afin de résoudre les affaires les plus piquantes. C'est d'ailleurs en mission au BIS que j'ai rencontré Cassie. On est devenu plutôt proche, jusqu'à même finir... trop proche. On mettra ça sur le compte de l'alcool, mais on reste de très bons amis. Je l'apprécie énormément, et pour ce que j'en sais ou me rappelle, le sexe avec elle, c'est pas dégueulasse... J'ai rencontré une autre jeune femme récemment aussi, pas n'importe laquelle, une Halliwell ! La belle Solea. Elle était dans une situation assez délicate et, disons que je lui ai en quelques sorte sauvé la vie... oui, on peut dire ça. Eh oui, j'ai sauvé une descendante de la plus puissante lignée de sorcière, c'est assez marrant quand on y pense, j'avoue. Depuis, on passe pas mal de temps ensemble, on s'entend très bien, et je crois que j’aimerais bien voir évoluer notre relation encore un peu plus dans ce sens-là... Récemment, je me suis découvert un dernier pouvoir. En cherchant à droite à gauche, j'ai appris qu'il avait un nom, le souffle de sentiment. C'est très utile ! Avec ça, je peux mettre de bonne humeur n'importe qui, et pour séduire, y a rien de mieux. Je dis pas que je me sers de mes pouvoirs à des fins personnels, mais je ne le maîtrise pas encore très bien, et par moments, sans le vouloir, je donne envie aux demoiselles, et ça accélère le processus, si vous voyez c'que j'veux dire !

Ah, ça fait du bien de se remémorer ces souvenirs-là. C'est bien beau tout ça, mais j'dois aller au boulot maint'nant, on verra si ça m'reprend un jour !