I) Un enfant convoité.

L’histoire de Wyatt commence avant sa naissance. Avant même sa conception, le jeune Wyatt promettait d’être exceptionnel. Sa mère était Piper Halliwell, détentrice d’une partie du pouvoir des trois et deuxième de la fratrie Halliwell, devenue l’aînée après la mort de sa sœur Prudence Halliwell. Son père, Léo Wyatt, était un être de Lumière, une sorte d’ange protecteur chargé de veiller sur des sorcières encore novices. L’amour entre un être de lumière et une sorcière était interdit. Il obscurcissait le jugement de l’un comme de l’autre. Avec le recul, il est possible de penser que les Fondateurs pensèrent à l’hypothèse qu’une union entre une sorcière suffisamment puissante et son être de lumière pouvait donner un nouvel être avec d’immenses pouvoirs. Un être qu’ils seraient incapables de contrôler risquant de se tourner vers le mal. Pourtant, en dépit de tous leurs efforts, ils ne purent prévenir l’amour de Léo et Piper. La conséquence de cet amour fut la conception de Wyatt. Dans le ventre de sa mère, déjà, il disposait de pouvoirs étonnants, il pouvait protéger sa mère par des champs de forces impénétrables, la guérir, transformer les attaques ennemis en fleurs et me^me résister à des créatures d’une puissance quasiment illimitée. Lorsque Piper affronta Cole Turner au sommet de sa puissance, lorsqu’il était absolument invulnérable et tout puissant, c’est Wyatt qui lui offrit la protection permettant à sa mère enceinte de faire jeu égal avec cette immondice. Evidemment, de tels pouvoirs attirent la convoitise. Les démons et les diverses forces du mal, conscientes que, de toute façon l’enfant arriverait à son terme, entreprirent de s’approprier Wyatt dès qu’il serait sorti du ventre de sa mère. Ils réussirent presque leur coup. Sa mère et ses deux tantes parvenant comme d’habitude à sauver la situation. Les premiers mois de Wyatt furent les plus difficiles pour ses parents. L’enfant était relativement calme, les démons beaucoup moins. Ils sentaient que la menace de l’héritier de la nouvelle génération des Halliwell rendrait leur vie bien plus précaire. Toutes leurs manœuvres sonnaient comme des actes de désespoir. Plus ou moins ingénieuses. Finalement, ce qui causa le plus de problèmes aux Halliwell fut l’attaque des Titans. Cronos et Démétrios redistribuèrent toutes les cartes en massacrant les Fondateurs et beaucoup d’êtres de Lumière. Léo fut l’un des seuls survivants à ce massacre.

Après la défaite des Titans, Léo fut nommé Fondateur et du quitter sa femme Piper ainsi que son fils. Wyatt, malgré son jeune âge, comprit rapidement l’absence de son père et empêcha volontairement sa mère de lui trouver un remplaçant en utilisant ses pouvoirs afin de les faire fuir. Chris, à l’époque considéré comme un mystérieus sorcier venu du futur afin d’empêcher que Wyatt ne se tourne vers le mal propose de brider les pouvoirs du garçon. Les démons tentent de plus en plus de tuer et non plus de voler Wyatt, rapidement, les sœurs Halliwell vont découvrir que c’est un puissant fondateur, Gidéon, qui œuvre en secret afin de tuer cet enfant qu’il juge dangereux pour l’avenir de toute la magie en général et du Bien ne particulier. D’autant plus que le jeune garçon cumulait également l’héritage du Roi Arthur en se voyant donner la possession d’Excalibur. La bataille contre Gidéon mis l’univers en pagaille. Les réalités alternatives purent néanmoins se remettre dans le bon ordre grâce à la mort de Gidéon. Après cette tentative ultime, Wyatt ne fut plus inquiété durant longtemps. S’il semblait être définitivement sauvé, il n’en était rien. Un dernier démon agissait dans l’ombre et exploita avec brio l’isolement de Wyatt du à ses pouvoirs qu’il ne pouvait pas utiliser dans la crèche du monde normal. Il se fit passer pour son ami imaginaire et toucha presque au but avant d’être vaincu.

II) Enfance plus paisible.

Après la destruction de la Triade et du Pouvoir Ultime, les sœurs Halliwell semblaient avoir vaincu leur dernier adversaire de taille. L’Ecole de magie sous la direction de Léo put accueillir Wyatt. Léo ayant pu convaincre Piper de lui faire poursuivre le reste de sa scolarité dans cet établissement. Les dons de Wyatt pour la magie se révélèrent aussi grands que ses propres pouvoirs personnels. Dès l’enfance, Wyatt fit preuve d’un grand sens des responsabilités. Les professeurs étaient particulièrement sévères avec lui car ses pouvoirs puissants demandaient un contrôle proportionné. Pour Wyatt, l’erreur n’était pas permise dans la mesure où les attentes que l’on plaçait en lui afin d’être le renouveau de sa famille étaient énormes. D’une certaine façon, Wyatt s’est toujours senti seul dans son enfance. Ses pouvoirs autant que son excellence scolaire suscitaient jalousie ou admiration mais on osait peu lui parler. Seul son frère lui tint compagnie par la suite lorsque lui aussi rejoint l’école de magie. Cela renforça bien sur les liens entre les deux garçons. Tous les deux représentaient deux forces complémentaires, Wyatt était réfléchi, prudent et calculateur alors que Chris était une vrai tête brûlée. Généralement, Wyatt lançait une idée et Chris la poussait au bout de sa logique. Ils se neutralisaient l’un l’autre et cette relation leur convenait parfaitement à tous les deux. Dans l’école de magie, les démons n’attaquaient pas et au Manoir, ils attaquaient peu, leurs plus puissants éléments ayant été détruits pendant les dix ans de pleine activité de leur mère et de leurs tantes. Au final, c’est à force de voir quelques cousins arriver que Wyatt vit ressortir le chef qui sommeillait en lui. Il « dirigeait » davantage son frère, canalisant ses passions soudaines. Les enfants de Phoebe et de Paige vinrent dans la bande. La seule n’ayant pas l’âge requise étant Melinda qui n’avait que trois ans à l’époque. Malgré leur jeune âge, ils n’hésitaient pas à faire les 400 coups. Même si Wyatt désapprouvait les petites blagues magiques qu’ils pouvaient se faire entre eux. Il tachait de contrôler du haut de ses douze ans les âneries que pouvaient commettre ses cousins et cousines. Ses frères et sœurs n’étant pas les derniers à s’adonner aux joies des sottises, Sauf Chris que Wyatt surveillait toujours de près puisque pendant longtemps il fut son seul ami.

III) Le poids de l’âge.

Les derniers nés de la famille Halliwel, Plum et Syklar, seraient donc les dernières de cette génération. Paige étant la dernière des sœurs encore en âge d’avoir des enfants. Ces naissances rendirent Wyatt heureux mais inquiet. Il était l’aîné de toute cette colonie de vacance. Cette ménagerie de neuf enfants issus de la plus illustre famille de sorcier. L’heure n’était plus à penser ce que serait cette génération, quels seraient les gens qui en feraient partie. Ils étaient tous là. Désormais, il fallait déterminer ce qu’ils feraient de ce pouvoir stupéfiant qu’ils possédaient tous, surtout Wyatt. Il fallait servir le Bien, cela, ce n’était pas à questionner. Seulement, tous auraient des aspirations différentes, des vies différentes et des parcours différents. Peut-être que certains fuiraient leurs responsabilités ? Peut-être que certains renieraient leur magie. Wyatt se dit qu’il ne serait pas de ce bord-là. Il s’imposa à son frère et ses cousins les plus âgés. Sa personnalité de chef et sa volonté de les protéger écrasant parfois leurs envies et leurs aspirations. Son père lui transmis l’amour du devoir, du travail bien fait et lui apprit à se servir avant tout de sa tête, en d’autres termes, Wyatt devait être un peu une sorte d’être de lumière bis, capable de surmonter les crises et de rassembler la famille. Sa mère lui enseigna que rien ne comptait plus que la famille, sans famille, pas de pouvoirs des Trois, sans famille, pas de soutien moral, sans familles, seule la mort était possible dans le monde magique. Il parvint à convaincre sa Tante, Paige, grande adepte de la chasse dans le monde sous-terrain, de l’emmener avec elle à partir de maintenant. Elle accepta en lui faisant promettre de ne rien raconter à ses parents. Utiliser la magie en enfer et dans l’Ecole de magie n’avait rien à voir. Ici, c’était réel, il s’agissait bien de donner la mort ou de la recevoir. L’enseignement de l’Ecole lui était malgré tout bien utile, il contrôlait bien ses pouvoirs. Il manquait juste de pratique. La lutte dans les enfers en parallèle de sa scolarité était son passe-temps. Tuer des démons le stimulait, cela lui donnait envie de se surpasser. Les conseils de Paige furent pour beaucoup dans la grande habileté de Wyatt à combattre. Puis arriva le moment fatidique, celui ou Wyatt fut gravement blessé au cours d’une chasse où il eut une seconde d’inattention. Paige dut subir les foudres de sa grande sœur en plus de s’en vouloir énormément d’avoir emmené Wyatt avec elle.

Tel n’était pas l’avis du jeune homme. Dès avant sa naissance les démons souhaitait le combattre. Commencer à les affronter maintenant ou plus tard ne faisait aucune différence. Sa mère failli lui mettre une gifle malgré sa convalescence et son père désapprouvait tout en comprenant. Cette histoire fut gardé secrète afin de ne pas donner des idées aux autres enfants Halliwell en âge de faire cette bêtise et n’ayant pas, eux, les pouvoirs de Wyatt pour se protéger eux même. Son père vint le voir en secret, lui affirmant que s’il finissait ses études à l’école de magie, il convaincrait sa mère de le laisser aller à la chasse au démon. Wyatt s’isola du reste de sa famille et se jeta à corps perdu dans les études. Même son frère avait du mal à passer du temps avec lui. A dix-huit ans, il termina le cursus de l’école de magie avec brio. La génération montait.

IV) Place !
Pendant que d’autres Halliwell apprenaient encore à lire et écrire, le jeune Wyatt passa désormais son temps à voyager dans le monde magique. Il baignait dedans depuis tout petit, mais il voulait mettre à profit ce qu’il avait appris. Le monde des simples humains l’intéressait peu. Il s’investissait beaucoup plus dans le monde magique en combattant les démons ou en apportant son aide aux créatures féeriques comme les fées ou les Leprechaun. C’était une sorte d’humanitaire magique, mettant ses pouvoirs au service des êtres magiques opprimés ou dans le besoin. Il rentrait peu au Manoir, il avait besoin de s’éloigner un moment de sa famille et de toute la fratrie. Il savait que bientôt il devrait revenir à temps plein, il voulait être préparé. Son frère pourrait sans doute commencer bientôt la chasse au démon, idem pour quelques cousins. Leurs parents approchaient la soixantaine et ne pourraient plus continuer bien longtemps leur travail. L’aîné prenait conscience du temps qui passait. Ses cousins montaient en âge, ses parents ne seraient un jour plus là pour les guider. Dès lors, c’est à lui que reviendrait la charge de s’occuper de tout le monde. Il revint donc de façon définitive dans sa famille afin de mettre un peu d’ordre dans les affaires du clan Halliwell. Melinda en particulier, dont les penchants pour la crise d’adolescence et la rebellion avait le don d’agacer formidablement son frère. N’ayant jamais fait, lui de crise de ce type-là, il ne saisissait pas du tout le besoin d’attention de sa très jeune sœur. Le grand frère était sévère et exigeant autant qu’on avait pu l’être avec lui dans sa jeunesse. C’était l’un des défauts de Wyatt, il écrasait les autres lorsqu’ils s’opposaient à lui ou il les ignorait lorsqu’il leur semblait trop éloigné. C’est ce qu’il fit avec la plus jeune de ses cousines, Plum. Celle-ci cherchait son contact, elle cherchait un modèle à suivre, ce qu’il fut incapable de voir. Il pouvait parfois être assez froid et distant. Il pensait toujours à son devoir, au travail de formation qu’il devait accomplir. Son père lui accorda un poste de professeur à l’école de magie dans lequel il s’épanouit parfaitement. La vie semblait aller dans le meilleurs des mondes jusqu’à la tragédie. La Triade s’était reformé et avait mené une attaque surprise sur les sœurs Halliwell qui, n’étant plus aussi vives et puissantes qu’autrefois trépassèrent dans ce combat. Wyatt en fut anéanti, de tous les enfants Halliwell il fut le plus touché par ce meurtre, pendant une semaine il ne vit personne et ne sorti pas de sa chambre. Le destin venait de lui jouer un vilain tour. Il ne se sentait pas prêt pour assumer la charge de guide. Il ne se sentait pas prêt à assumer tout le monde maintenant à même pas trente ans. Encore moins à les préparer aux épreuves. Pourtant, il le fallait. Après cette dépression, il revint à la lumière du jour. Chris fut un pilier sur lequel il s’appuya.

Wyatt organisa une expédition punitive en enfer avec les membres les plus âgés des Halliwell, lui, Chris, Soane, Sasha et Henry. Ils envoyèrent la Triade au cimetière, vengeant leurs parents par la même occasion. Ce coup de force est ce que l’on peut appeler l’apparition de la nouvelle génération. Chacun retrouva sa vie. Wyatt retourna à ses cours, la magie restait cachée et tout redevint presque comme avant. Jusqu’à ce jour funeste, celui du « Tournant » où les Maîtres Sorciers décidèrent de révéler au monde l’existence des êtres magiques. Ce jour-là Wyatt ne pourrait jamais l’oublier, son frère l’avait appelé en urgence. Il était venu au Manoir, tous les Halliwell étaient là. Ces gens parlaient de la magie à la télévision. Wyatt souffla de colère, après quelques minutes il éteignit la télévision et demanda à sa famille de se préparer à subir les conséquences de la bêtise de ces gens-là. Il savait que son avis ne faisait pas l’unanimité. Il s’en fichait pas mal, dès lors que la magie était rendue publique, il y aurait forcément une barrière entre les « avec » et les « sans ». Il était bien placé pour savoir que la puissance de la magie pouvait effrayer à juste titre les mortels. Comment ne pas avoir peur d’avoir en face de soi un sorcier qui peut lire vos pensées sans que vous le sachiez ? Qu’il existe des créatures capables de provoquer des cataclysmes et que lui-même, Wyatt possédait entre ses mains le pouvoir de faire basculer l’équilibre des forces? Les humains allaient avoir peur. Et ceux qui ne voulaient pas se cacher allaient le comprendre à leurs dépens. Pour Wyatt cela ne changeait rien, il vivait bien plus dans le monde magique que dans le monde humain. Il continuait de donner ses cours à ses élèves tout en gérant sa famille. Cette vie aurait pu continuer ainsi des années jusqu’à sa mort si Olivia n’avait jamais été l’une de ses étudiantes. Il se sentait attiré par elle. Elle venait le voir à son bureau après les cours pour lui demander des conseils. De fil en aiguille, ils se mirent à se voir de plus en plus en dehors des cours. Sa déontologie lui disait de mettre des limites, de stopper le glissement qu’il ne voyait que trop bien. Il décida de céder à son envie, pour une fois, et fit passer ses intérêts personnels avant son devoir. Ils commencèrent à sortir ensemble en secret.